La psychomotricité et la proprioception dans le football sont deux notions essentielles, et dans le sport de manière générale. Ces-dernières sont parfois oubliées lors des séances d’entraînement. Or, il est primordial que les joueurs travaillent leur psychomotricité. Mais aussi la proprioception de leurs articulations (notamment les chevilles et les genoux au football). Et cela doit se faire le plus tôt possible afin que ces qualités puissent être optimisées. 

Dans cet article, nous allons t’expliquer quels sont les intérêts pour un joueur de foot de travailler sa psychomotricité. Puis, nous verrons pourquoi le travail de proprioception au niveau de ses articulations est essentiel. 

La psychomotricité 

Nous allons commencer par évoquer l’utilité de la psychomotricité pour un sportif. Tout d’abord, la psychomotricité peut être définie comme le fait de réussir, grâce au système nerveux, à ajuster ses conduites motrices par rapport aux contraintes imposées par l’environnement. Pour faire simple, c’est elle qui va te permettre d’être plus coordonné dans tes mouvements, et donc de réaliser ceux-ci avec plus d’efficacité, tout en dépensant moins d’énergie (efficience).

Dans le football, il existe 6 axes de développement de la psychomotricité : 

Axes de développement Définitions
Équilibre et diversification des déplacements Le footballeur doit être en mesure de se déplacer de manière différente suivant la situation. Par exemple, il va essentiellement réaliser des courses « classiques ». Mais il sera également amené à se déplacer en course arrière pour se replacer tout en restant face au jeu, en « pas chassés » pour se déplacer latéralement en restant face au jeu, etc.Toutes ces différentes courses doivent être travaillées et optimisées afin qu’elles soient réalisées le plus efficacement possible. 
Calculs optico-moteurs Dans le football, cela représente la capacité qu’à  le joueur à lire et à apprécier la trajectoire du ballon, et à réaliser une action motrice en conséquence. Par exemple, sur un corner, un défenseur, avant d’intervenir, doit correctement lire la trajectoire du ballon ainsi que sa vitesse. S’il estime avoir des chances d’intervenir pour repousser le danger, alors il devra analyser son environnement pour savoir si cela sera possible ou non (position et mouvements des adversaires et des partenaires notamment). S’il voit qu’un de ses partenaires est déjà sur la trajectoire de la balle, alors il ne sera pas utile d’intervenir.
Augmentation du volume de manipulation du ballon Il est important de travailler techniquement pour être performant de son pied fort, mais aussi de son pied faible. Et cela passe par beaucoup de répétitions du geste juste. On privilégiera une conduite de balle de l’intérieur ou de l’extérieur du pied pour gagner en vitesse d’exécution. Les passes se feront de l’intérieur ou cou du pied, suivant la distance et le type de passe souhaité (au sol ou aérienne). Le tir se fera également de l’intérieur ou du cou du pied suivant la distance et l’objectif recherché (chercher à être précis ou mettre beaucoup de puissance).
Dissociation segmentaire et latéralisation Cela consiste à être capable d’utiliser différentes parties de son corps en même temps pour effectuer une action donnée, mais aussi à être coordonné au niveau de l’ensemble de son corps. Faire en sorte que celui-ci soit le plus « harmonieux » que possible. 
Extension du champ perceptif Le joueur doit être en mesure de se déplacer le plus rapidement possible en conduite de balle, tout en prenant les informations autour de lui (ce qu’on appelle aussi « lever la tête ») pour agir en conséquence en changeant de direction suite à un cadrage de l’adversaire par exemple. Il doit également être en mesure de prendre les informations autour de lui, même lorsqu’il n’a pas le ballon (en phase défensive et offensive) pour effectuer le meilleur choix possible.
Coordination des actions Être en mesure de pouvoir enchaîner plusieurs actions motrices, notamment avec le ballon, avec le plus de fluidité et d’efficacité que possible. 

Pour travailler sa psychomotricité, il est possible d’utiliser du matériel comme :

  • Une échelle de rythme : c’est ce qui est généralement le plus fréquent. Il existe une multitude de variantes possibles, avec et sans ballon. Nous publierons dans un avenir proche une vidéo démontrant un grand nombre d’exercices réalisables.
  • Des cerceaux : en réalisant par exemple la pose d’appuis pointes de pieds « gauche – droit – gauche – droit », avec une grande vitesse d’exécution, tout en utilisant toujours le train supérieur afin d’optimiser son équilibre et donc, sa performance motrice. Tu peux ensuite changer l’ordre des appuis comme tu le souhaite avec des appuis « droit – droit – gauche – gauche » par exemple. 
  • Et bien d’autres outils comme des conscrits (sans pointe au bout) pour l’augmentation du volume de manipulation du ballon et l’équilibre et la diversification des déplacements, de simples coupelles, … 

Remarque : tu peux bien sûr également travailler ta psychomotricité sans matériel !

La proprioception dans le football

Nous avons pu évoquer et détailler tous les intérêts de disposer d’une bonne psychomotricité. Nous allons maintenant voir quels sont ceux de la proprioception. 

Elle va avoir un rôle fondamentale dans la prévention des blessures articulaires chez le sportif. 

La proprioception est la sensation de la position des membres du corps, et de leurs mouvements dans l’espace, par l’intermédiaire de récepteurs sensoriels, sans que l’individu ait besoin de les vérifier visuellement. 

  • Le système proprioceptif, via des récepteurs, permet le maintien de l’équilibre de l’organisme dans l’espace. Cela est donc particulièrement utile dans les sports nécessitant un équilibre optimal (surf, skateboard, ski, snowboard, …).
  • Dans la plupart des sports, cela est également pertinent de travailler la proprioception. Notamment pour éviter ou limiter certains types de blessures comme les entorses au niveau des chevilles et des genoux. Il est nécessaire de travailler la réactivité du système proprioceptif.
  • Chez les joueurs de foot, plus le travail de proprioception aura été important et efficace, moins celui-ci risquera de subir des entorses au niveau des chevilles, des luxations au niveau des genoux, etc. 

Par exemple, lors d’un duel aérien, il arrive parfois que la cheville d’un joueur se torde en retombant au sol. C’est parfaitement le genre de blessure que vous pouvez éviter avec la proprioception. Ou du moins, diminuer grandement les chances d’en subir une. 

Pour travailler sa proprioception, notamment au niveau des chevilles, il faut toujours instaurer un élément indispensable : le déséquilibre ! 

Tu peux avoir recours à du matériel de base : 

  • L’échelle de rythme : elle ne sert pas uniquement à travailler sa psychomotricité ! Tu peux également travailler ta proprioception à l’aide de celle-ci. Il existe également de nombreuses variantes pour renforcer les articulations de tes chevilles. Cela se fera essentiellement avec un travail de bonds et de sauts « cloches pieds ». Tu les retrouveras également dans notre vidéo à venir !
  • Des cerceaux : là aussi, tu peux utiliser les cerceaux pour optimiser ta proprioception. Que cela soit au niveau des chevilles ou des genoux. Contrairement au travail de psychomotricité, la recherche de l’intensité sera moins importante. Tu peux par exemple effectuer des sauts cloches pieds « gauche – droit – gauche – droit », en marquant bien les appuis au sol, en fléchissant ton genou et en te stabilisant avant de poursuivre l’atelier. 
  • Un coussin d’équilibre / bosu : ce sont deux outils intéressants pour instaurer automatiquement du déséquilibre chez le joueur. Une fois en équilibre sur une jambe sur un coussin d’équilibre ou un bosu, tu peux par exemple réaliser différents mouvements avec ta jambe libre (vers l’avant, sur les côtés, vers l’arrière …) afin de renforcer ce déséquilibre et ainsi, optimiser le travail de ta cheville. Pense bien à alterner tes chevilles ! 

Tu peux aussi intégrer ton travail à ta pratique sportive. Au foot par exemple, à l’aide de ton entraîneur ou d’un partenaire, tu peux travailler techniquement en remettant le ballon qui te sera envoyé de l’intérieur ou du cou du pied, tout en conservant ton équilibre avec ta jambe opposée. N’oublie pas que le train supérieur joue un rôle essentiel dans le maintien et l’optimisation de l’équilibre donc utilise-le ! 

  • Il existe d’autres outils un peu plus spécifiques pour travailler sa proprioception. On peut citer les swiss ball ou encore les balance board par exemple.

Remarque : tout comme pour la psychomotricité, tu peux travailler la proprioception sans matériel. Par exemple, si tu veux travailler la proprioception de ta cheville droite. Lève ta jambe gauche, puis ferme les yeux. Ensuite, recherche ton équilibre à l’aide de ta cheville droite et de ton train supérieur. 

Nous espérons que cet article te servira à l’avenir ! Comme mentionné plus haut, tu pourras prochainement visionner notre vidéo complète d’exercices qui te permettront de travailler ta psychomotricité et ta proprioception à l’aide d’une échelle de rythme et d’un coussin d’équilibre !

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